10ème Conférence sur la gestion de la dette

10ème Conférence sur la gestion de la dette

(Genève, 23 au 27 novembre 2015)

Dans le cadre du partage d’expériences et de vues sur la gestion de la dette, une délégation de la Direction Générale de la Dette a pris part à la 10ème Conférence sur la gestion de la dette organisée par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) qui s’est tenue à Genève en Suisse du 23 au 25 novembre 2015.

Cette conférence a été suivie d’une réunion du groupe consultatif du système de gestion et d’analyse de la dette (SYGADE), les 26 et 27 novembre 2015.

Cette rencontre a vu la participation des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et régionales, de milieux universitaires, de la société civile et des responsables de la gestion de la dette de plusieurs pays  qui se penchent sur les questions d’actualité dans le domaine de la dette. Au total, elle a réuni 360 participants de 91 pays.

La délégation du Gabon représentée par la Direction Générale de la Dette était composés de Mesdames Nicole MBOU, Directrice de la Négociation et du Suivi des Mobilisations ; Léocadie ONGAYE Chef de Service du Remboursement ; et de Messieurs Pascal ASSIAMI Directeur Générale Adjoint 1 ;Appolinaire KOMBA Directeur Adjoint des Opérations ;Clotaire OBAME NZE Directeur adjoint de la Stratégie de la Dette.

Pour ces assises 2015, trois grands thèmes ont été à l’ordre du jour « La dette et les objectifs de développement durable (ODD) » ; «  la gestion du risque pour des stratégies  de gestion de la dette efficaces » et enfin «  Les compétences requises dans le domaine de la gestion de la dette ».

  • La dette et les objectifs de développement durable.

Le premier thème comprenait trois points à savoir 

I-1 les objectifs de développement durables et les défis à venir

Le point sur les objectifs de développement durable et les défis à venir ont été présenté à travers trois exposés faits respectivement par Messieurs Adam Elhiraika, Directeur, Division des politiques macroéconomiques à la  Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies, Paul Donovan, Directeur général de la Banque d’Investissement d’UBS et Gary Dymski, Professeur à l’université de Leeds au Royaume-Uni.

Les participants ont débattus sur :

  • Des défis à relever durant les quinze prochaines années
  • Les incidences de la normalisation des taux d’intérêt
  • La chute des prix des matières sur la viabilité de la dette des pays exportateurs de ces produits 
  • Les avantages et les risques des nouveaux pays qui accèdent aux marchés internationaux des capitaux.

I-2 les options pour le financement du développement

 En ce qui concerne cette question, les exposés ont été faits par Messieurs Raphael Otieno, Directeur, programme de gestion de la dette à l’Institut de Gestion Macroéconomique et financière (MEFMI) de l’Afrique de l’Est  et l’Afrique Australe, Zhang Zhiping, Président exécutif au Centre Financier pour la Coopération Sud-Sud et  Madame Yuefen Li, Conseillère Spéciale sur l’Economie et le Financement du Développement au Centre Sud.

Il ressort de cet exposé que les marchés intérieurs de la dette sont en pleine croissance car ils jouent un rôle pour le développement durable.

Depuis les années 90, la dette intérieure permet de financer le déficit dans certains pays  sans risque de taux de change.

La coopération Sud-sud est une nouvelle source de financement ainsi que l’Aide Publique au Développement qui est l’élément vital pour les pays très pauvres.

I-3-  Questions liées à la dette abordées dans le rapport sur le commerce et le développement

La troisième question a été présentée respectivement par Messieurs Richard kozul-Wright, Directeur à la Division de la mondialisation et des Stratégies de développement  à la CNUCED, Juan Flores Zendejas, Professeur Associé et chef de département à l’Institut Histoire Economique, Paul Bairoch de l’Université de Genève, Alfredo Calcagno, Chef de service des politiques macroéconomiques et des politiques de développement à la Division de la Mondialisation et des Stratégies de Développement de la CNUCED.

Les participants ont débattus des deux approches qui sont actuellement à l’examen dans le cadre de plusieurs forums internationaux à savoir l’amélioration de l’approche contractuelle et la quête d’une approche statutaire. Toutefois, une approche progressive et complémentaire est possible avec l’adoption d’un ensemble de principes (« droit non contraignant »). 

  • La gestion du risque pour des stratégies de gestion de la dette  efficaces

Le  deuxième thème s’articulait autour de quatre points :

II-1  Les enseignements tirés de la récente crise de la dette

Les intervenants à ce sujet étaient  respectivement Messieurs Andrew Powell, Conseiller principal au Département de la recherche à la  Banque intermédiaire de développement, Juan Pablo Bohoslavsky, Rapporteur spécial sur la dette et les droits de l’homme au Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations Unis et Thordur Jonassou, Expert Principal au secteur financier, Département des marchés monétaires et des capitaux au Fonds Monétaire International.

Les participants ont échangé sur les problèmes de restructuration de dette notamment les lacunes constatées et les progrès récents, la relation entre la dette et les droits de l’homme, les problèmes d’ajustements structurels notamment la dépendance vis-à-vis de la compression de la demande.

II-2 Chocs exogènes et dette

Présentée par  Madame  Stéphanie Blankenburg, Chef service de la dette et du financement du développement à la Division de la Mondialisation et des Stratégies de Développement à la  CNUCED et Monsieur John Panzer, Directeur de la pratique mondiale pour les politiques macroéconomiques et fiscale à la Banque mondiale.

A ce sujet, il est important de rappeler  que les crises de la dette ne sont pas toujours le résultat d’emprunts irresponsables mais d’un choc exogène.

II-3- Atténuation des risques liés aux passifs éventuels

abordé respectivement par Madame Sharon Almanza , Trésorière adjointe au Bureau du trésor des Philippines ,Messieurs Mathieu Martin, Directeur, Debt Relief International, Développement Finance International au Royaume-Uni, Sceneider Siahaan, Directeur de la Stratégie et du portefeuille  de la dette au Ministère des Finances de l’ Indonésie.

Dans cette approche les participants ont débattu du contrôle et de la mesure des risques éventuels notamment les provisions budgétaires, les assurances et les fonds de réserve.

II-4- Assurer la viabilité face aux changements climatiques

Les deux exposants ont été respectivement Messieurs Iqbal Abdullah Harun, Secrétaire adjoint à la Division des Finances du Bangladesh et Tobias Meier, Responsable de clientèle senior, Global Partnerships ,Swiss Reinsurance Company.

Afin de faire face à ses causes naturelles, les conférenciers ont retenu qu’il sera essentiel pour les pays en développement d’améliorer leur capacités de gérer les risques budgétaires  et de servir leur dette.

  • Compétences requises dans le domaine de la gestion de la dette

Le dernier thème de cette conférence s’est intéressé aux points suivants :   

 III-1 les besoins en matière de renforcement des capacités

Ce sujet a été présenté successivement par Messieurs Prosper Girukwishaka,  Chef de service de l’Unité de gestion du programme de renforcement des capacités de l’administration (PRECA) au Ministère des finances, du budget et de la privatisation du Burundi , Isaac Mpoza, Directeur à la gestion de la dette et de la trésorerie au Ministère des finances, de la planification et du développement économique de l’ Ouganda et Madame Athemayani Del Orbe Subero, Directrice adjointe au Ministère des finances de la République Dominicaine.

Le gestionnaire doit être capable de relever les défis majeurs notamment :

  • Réduire les risques opérationnels ;
  • Maîtriser les applications de gestion et d’analyse de la dette ;
  • Elaborer le document de stratégie d’endettement à moyen terme ;
  • Analyser la viabilité du portefeuille Etc.

 

   III-2- l’action des organisations internationales

Exposés par Madame Lilia Razlog, Spécialiste senior de la dette, Pratique mondiale pour les politiques macroéconomiques et fiscales à la Banque mondiale et de Messieurs Edouardo Valdivia-Velarde, Chef de division adjoint à la Division de la balance des paiements, Département des statistiques au Fonds monétaire international et Gerry Teeling, Chef du Programme SYGADE au Service de la dette et du financement du développement,  Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la CNUCED.

A cet effet, tous les participants ont salué le rôle joué par

  • La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED)
  • Le Fonds Monétaire Internationale (FMI)
  • La Banque Mondiale (BM)
  • L’Institut de Gestion Financière et Economique de l’Afrique de l’Ouest (WAIFEM)
  • L’Institut de Gestion financière et Macroéconomique  d’Afrique de l’Est et d’Afrique du sud (MEFMI).